La littératie alimentaire

A la fin de l’article précédent, je vous citais le concept de littératie alimentaire. Aujourd’hui, j’ai à coeur de vous partager cette interview de Sophie Nicklaus car elle rend compte de mon point de vue et de la vision que je me fais de mon métier !!

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Propositions locales d’éveil au goût

Voici quelques propositions de séances d’éveil au goût que je peux animer, ou qui peuvent être animées en crèche, maternelle, élémentaire ou même avec les adultes. Il suffit de moduler les apports (langagiers, cognitifs, techniques).

Il est néanmoins important de poser un cadre au début de chaque séance, pour mettre en appétit et replacer le participant dans un contexte positif. Cela peut-être un théâtre d’ombres (comme celui proposé dans la mallette des Maternelles du goût), un théâtre d’objets (une scénette avec de vrais légumes, qui parlent), un conte (Rondo, la chasse aux bilimbis…), une chanson ou encore des devinettes créoles.

On peut d’abord proposer des ateliers d’éveil au goût en fonction des familles d’aliments. Ici, je propose des animations et recettes en lien avec les familles d’aliments sous consommées (et facilement disponibles pourtant) :

  • les 5 sens et les fruits -> cuisiner des cookies fruités
  • les 5 sens et les légumes -> préparer un apéro de légumes
  • les 5 sens et les grains -> cuisiner du houmous, un brownie aux haricots rouges… mais on pourrait aussi apprendre à faire germer des graines, ou les semer !
  • les 5 sens et les féculents locaux (tubercules) -> préparer la rouroute ou transformer le manioc

Mais on peut aussi, comme les Maternelles du goût proposer des ateliers thématiques sur les 5 sens :

  1. le toucher et les légumes (cuits ou crus)
  2. l’ouïe et les aliments (le concert de légumes)
  3. les odeurs et les aromates
  4. la vue et les aliments (sauces colorées)
  5. le goût et les aliments acides et/ou amers

Si on a le temps, il est bon de proposer une séance sur les saveurs et les aliments acides (avec l’ajout de sucre ou de sel pour parler des autres saveurs et de l’effet gustatif des mélanges) puis une séance sur les saveurs et aliments amers.

À ce sujet, je n’ai aucun problème à proposer des aliments très acides (bilimbis, tamarins) ou très amers (endive, margoze). L’idée n’est pas nécessairement que l’aliment brut plaise directement et à tous. L’idée est plutôt de mémoriser dans la bouche ce qui est « acide » et ce qui est « amer ». Et voir qu’on peut le moduler par des ajouts (cacao+sucre) ou des préparations… ou encore avec un fruit miracle (pour les adultes).

Fruit miracle Synsepalum dulcificum
Découverte sensorielle d’aliments acides avec le fruit miracle

Il est possible de prolonger ces découvertes sensorielles et culinaires par un jeu ou un quiz (sur les brèdes, ou via le loto des fruits de La Réunion, etc.) mais un des plus grands enjeux pour moi est de proposer un ancrage, un lien avec la maison. Cela peut être :

  • une fiche recette
  • un dessin, réalisé en peinture comestible
  • une photo (de l’enfant grimaçant avec un quartier de citron)
  • un livre
  • une affiche, comme celle des portions de fruits et légumes locaux.

Mémoires d’une anosmie

Curieuse de nature et formée à l’éducation sensorielle, je vous partage ma réalité de cobaye ayant perdu temporairement l’odorat, sans doute à cause d’un virus assez célèbre en ce moment…

Ironie du sort, j’avais partagé le lundi mes connaissances et conseils sur l’anosmie en écoutant les souvenirs d’une personne qui a été atteinte l’année dernière. Mon intérêt était-il trop vif ? Voilà que le jeudi matin, je me rends compte que je suis temporairement anosmique !

Rien à l’horizon

Pourquoi j’ai voulu tester mon nez ce matin-là ? Une intuition bizarre sans doute, juste après m’être mouchée ou alors une sensation étrange de… rien, malgré mon nez enfin débouché ? Voilà une situation qui engendre plutôt un amusement chez moi puis une série d’explorations dans la semaine, je vous les relate un peu pèle-mêle…

olfaction ou sens de l'odorat en coupe
L’olfaction ou sens de l’odorat selon la Cité de la gastronomie
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10 attentions pour aider quelqu’un atteint de la dengue

A chacun son épidémie, hein ! Je fais le pari que 3/4 des points vaudront pour beaucoup d’autres maux, et qu’ici c’est hélas bien utile actuellement !

J’en ai eu l’idée lorsqu’une amie médecin de métropole m’a demandé si je travaillais en ayant la dengue…

Non, je ne travaille pas… je ne suis pas capable de monter à l’étage seule ni de presser un citron.

J’avais lu sur le Facebook d’une amie récemment accouchée une infographie pour rendre visite à une jeune maman. Ça m’avait beaucoup plu, parce que si on n’a pas été dans ce cas-là (ou il y a très longtemps), on peut avoir l’impression de ne pas savoir comment aider… alors que de toutes petites choses peuvent être de grands soutiens.

  1. l’appeler en lui demandant ce qui lui ferait plaisir (de manger, de boire, d’écouter…).
  2. lui ramener de la nourriture en petites portions et avec très très peu de sel (rapport à la dysgueusie). J’ai pensé « eurêka! des petits pots de bébé ! » mais il y a un risque que la personne ne puisse pas l’ouvrir (oui, vraiment). Il faudrait donc les préouvrir ou trouver un autre contenant ? Des fruits sont aussi très bien, ainsi que des légumes mais sans aucune préparation : je m’étais fatiguée de mâcher une demi-carotte… Si c’est à réchauffer pour plus tard, disposez un tabouret dans la cuisine, c’est salvateur.
  3. quand vous arrivez, proposez-lui de laver ses draps et ses pyjamas (les plus amples et les plus doux, rapport au prurit), en cycle court (voir point suivant) et sans parfum (rapport à l’hypersomnie).
  4. pendant ce temps… car, non, ne rêvez pas, la personne ne pourra pas toujours étendre ce linge dans le délai imparti par l’hygiène, la bienséance et surtout son odorat trop développé.
  5. prenez de ses nouvelles, en écoute empathique (sans conseils, ni « ça va passer », ou « pour moi c’était comme ça »), juste… écoutez.
  6. faites et ranger la vaisselle, car quand on a la dengue, on ne sait que où sont les verres propres, pas les sales (bon, c’est mon témoignage, hein !).
  7. ou alors un peu de ménage : le linge, le courrier ou juste les bouteilles d’eau ou boites de paracétamol.
  8. arrosez les plantes et nourrissez le chat, ou l’inverse si nécessaire.
  9. préparez-lui un litre de tisane (galabert, verveine, cannelle par exemple) ou une eau aromatisée, mais avec très peu d’acide ou de piquant (rapport à la dysgueusie).
  10. massez-lui les pieds (ou ailleurs, comme elle voudra !) avec une huile végétale et quelques gouttes de ravintsara, niaouli et menthe par exemple. Voici un merveilleux documentaire de pourquoi toucher les gens, notamment en souffrance.

Cette liste est partageable sans utilisation commerciale (CC-NC, car c’est fou l’argent qu’on se fait sur la maladie, déjà bien assez, merci !) et si vous avez à cœur de la rendre jolie, merci d’avance !
Pour ceux qui habitent très loin, je pense que les massages à domicile (conseillés pour le Mois d’Or) ou simplement une livraison d’un repas pourraient le faire… mais vous avez compris, j’aime le toucher !! En dernier recours, il y a cela, mais ça coûte tout de même 2000$ !! 😉

Écolo et propre sur soi ?

Vous le savez (puisque vous me suivez fidèlement 😉 !), j’anime parfois des ateliers d’initiation au Zéro Déchet, tant pour les enfants dans les écoles, que pour les « ménagères » dans les quartiers. On s’interroge notamment sur ce qu’est le propre et quelle est son odeur grâce à un jeu sensoriel. Et on se rend compte que propre et écolo vont rarement ensemble, si on se fie au marketing…

Récemment, j’ai parcouru une étude scientifique qui considère aussi dangereux de faire le ménage que de fumer, à l’échelle d’une vie…
Je me souviens aussi de la pub pour la javel Lacroix pour l’arrivée de bébé à la maison et je constate maintenant le nombre d’asthmatiques dans notre génération…
Dis, Maman, les EDTA, c’est propre et écolo ? Et bon pour ma santé ?

Se lancer…

Souvent, on me dit qu’on aimerait bien passer au Zéro Déchet, mais qu’on ose pas ! Alors je vous propose trois choses pour vous lancer…

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Cultures alimentaires et aliments ultratransformés

Aujourd’hui, je voudrais vous parler Transformation des aliments et transformation des cultures alimentaires, suite à une conférence à laquelle j’ai eu la chance d’assister et aussi à la faveur d’émissions de Radio et de Télé dénonçant de plus en plus les aliments très, trop transformés par l’industrie agro-alimentaire.

« On est ce que l’on mange et on mange ce qu’on est » …
donc transformer les aliments nous transforme certainement ! Continuer la lecture de « Cultures alimentaires et aliments ultratransformés »

Un fruit miraculeux… pour les diabétiques !

Il s’appelle vraiment comme cela : le fruit miracle. Je l’ai découvert il y a un an sur le terrain agricole d’amis, à Saint-André. Et il est magique !

Il n’y a pas que moi qui le dis, les diététiciens du CHU Sud que j’ai formés cette semaine à l’éducation au goût sont bluffés et vantent le potentiel de ce fruit pour améliorer le plaisir alimentaire de leurs patients, notamment diabétiques.

Le fruit miracle transforme l’acide en sucré

Ce fruit, Synsepalum dulcificum, a pour effet de supprimer les sensations de l’acidité et de l’amertume et de les remplacer par une perception sucrée. Continuer la lecture de « Un fruit miraculeux… pour les diabétiques ! »

Santé et alimentation, enjeux réunionnais

Les Assises des Outre-Mer ont rendu leur rapport sur la première phase, qui questionnait les priorités des ultramarins (7806 répondants, dont 1540 Réunionnais). La première chose qui apparaît c’est que les départements et collectivités d’Outre-Mer sont assez disparates en termes de priorités et de besoins : on ne pourra peut-être plus les traiter ensemble pour les nouveaux textes de lois. La seconde, ce sont les priorités données en relation à la santé :

Priorités concernant la santé en Outre-MerLa Réunion se détache des autres DOM en priorisant non pas l’accès aux soins (qui me semble de grande qualité ici) mais la prévention, notamment des maladies comme l’obésité et le diabète. Continuer la lecture de « Santé et alimentation, enjeux réunionnais »

Plaisir mieux que Raison…

Éducation alimentaire volume 2 !

Cette semaine, c’est la science qui démontre que l’éducation nutritionnelle seule n’est pas recommandée… Continuer la lecture de « Plaisir mieux que Raison… »

Avec ou sans sucre ?

Après mon article sur la sobriété et le zéro déchet, je me suis intéressée un petit peu à l’alimentation et à son côté maîtrisable… ou non !

Le hasard de la médiathèque me fait m’attaquer au sucre en premier lieu, mais c’est sans doute aussi l’aliment auquel je suis le plus sensible au point de vue gustatif. Culturellement, en bonne haut-savoyarde, je préfère le Comté au Nutella, donc cela m’est plus facile de m’interroger sur l’utilité du sucre, voire sur mon addiction.  Et suite à la semaine du goût organisée par son lobby, voici mon avis sur le sucre… à vos commentaires ! Continuer la lecture de « Avec ou sans sucre ? »