Semaine du Goût et Lobbies agro-alimentaires

Youhou, c’est bientôt la Semaine du Goût !

Une occasion en or pour proposer des activités, notamment samedi à l’Unikaz et lundi prochain dans une école.

Cette semaine me paraît être pertinente pour parler d’éducation alimentaire, pour améliorer un repas scolaire ou encore pour que nous prenions davantage conscience de nos sens lors d’au moins un repas… « Quelle belle initiative publique ! » me disais-je… Continuer la lecture de « Semaine du Goût et Lobbies agro-alimentaires »

L’éducation alimentaire, c’est quoi ?

Quelques précisions s’imposent concernant l’éducation alimentaire, qui regroupe plusieurs approches et disciplines (et donc métiers) et pas seulement l’approche santé via la nutrition !

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À la recherche du point S…

… ou l’importance de retrouver ses sensations de faim et de satiété.

En stage chez Croquarium, j’ai l’occasion d’entendre beaucoup parler d’alimentation et de m’interroger sur mes comportements alimentaires. Je vous partage une de mes interrogations sur cette (mauvaise?) éducation alimentaire et une (nécessaire?) rééducation de la plupart des adultes… Continuer la lecture de « À la recherche du point S… »

De l’éducation au goût

Pas facile de parler d’éducation au goût (ou d’éducation sensorielle) et de faire comprendre en quelques mots ce que les ateliers du goût représentent…

Je vais essayer de vous en décrire les grands principes et puis, un jour, je vous le ferai sans doute en vrai. Car l’éducation sensorielle à l’alimentation se fait à tout âge et pour tout public !

Éducation sensorielle

Si on parle du goût, on parle surtout d’apprendre à goûter, à déguster n’importe quel aliment, comme un œnologue. Et cela se fait avec les 5 sens. Pour les enfants, c’est leur nommer l’ouïe et leur faire imiter le bruit d’une pomme, d’une carotte ou d’une banane que l’on mange. Avec les adultes, c’est leur rappeler que manger produit des sons et qu’ils peuvent nous mettre en appétit, ou pas !

Éducation expériencielle

Les enfants aiment les pommes non pas parce qu’elles sont riches en fibres ou apportent des sucres. Ils les aiment car elles sont colorées, parfumées, croquantes, juteuses ou sucrées. Et puis quelques uns ne les aiment pas et c’est bien aussi !

Goût Nature reprend l’approche de Croquarium qui met en avant l’expérience comme moyen d’apprentissage et favorise le sensoriel plutôt que le cognitif. Et comme tous les goûts sont dans la nature, il est important d’accueillir et de respecter les variations de perceptions et les préférences et dégoûts de chacun. L’objectif d’un atelier du goût n’est pas que tous les enfants aiment le brocoli ou la betterave, mais que chacun l’ait exploré(e) avec ses sens. C’est un chemin vers l’affirmation de soi et le respect des différences.

Éducation qui se veut dans le plaisir

Pour que cette expérience soit concluante, elle doit être faite dans un contexte agréable : calme, confiance, temps… Souvent l’inverse de la restauration scolaire !

L’exploration des aliments doit rester ludique et plaisante.

Pas d’éducation nutritionnelle

En aucun cas les éducateurs du goût favorisent un aliment ou en critiquent un autre. Ils contribuent seulement à élargir la culture alimentaire de chacun. Seule importe la perception sensorielle de chacun, et il n’y a pas de jugement à porter là-dessus !

L’éducation nutritionnelle, et notamment les aliments à favoriser, aller vers ou réduire, n’est qu’en filigrane des ateliers du goût. Parce que je n’ai jamais vu une vitamine traverser mon assiette ni du gluten me regarder méchamment depuis ma tartine. Parce que je suis convaincue qu’en étant éduqué au goût, on peut intuitivement manger équilibré et sain, sans injonctions diététiques.

Les ateliers du goût proposés par Goût Nature sont simplement proposés autour d’aliments sains (fruits, légumes, graines), bruts, locaux et de saison. En développant une certaine curiosité et un plaisir sensoriel autour des légumes, on contribue indirectement (mais plus durablement) à la bonne alimentation des participants !

Croquarium Lac Megantic éducation sensorielle au goût Québec Gout Nature
Sieur de Petit Pois et Dame Romaine après une animation Croquarium à Lac-Mégantic, avec la lauréate du concours de dessin !

Manger responsable… une mince affaire ?

Pour bien commencer cette année, je fais toujours de bonnes résolutions !

– Alors, bon, qu’est-ce-qu’on fait en 2016, Cortex ??

– La même chose que tous les ans, Minus, tenter de sauver le monde !!

Et là, je suis désolée, c’est encore nous qui allons devoir faire le sale boulot ! Ouais, parce que la COP 21, c’est comme après un conseil de coloc… Tout le monde a dit qu’il allait faire un effort, pis en fait, ben c’est toujours les mêmes qui font la vaisselle.

En substance, ils ont dit qu’il allaient essayer de se maintenir en-dessous de 2°C d’augmentation d’ici à 2100, et 1,5°C si possible !  Le même « si possible » que pour le footing hebdomadaire…

Avant 2100, 2016 donc… année de… la fournaise, avec de nouveaux records de température. Comme les gouvernements ont piscine, on bouge pour notre planète, pour notre île, pour notre famille, pour notre santé ! Rassurez-vous, ou pas, je serai là toute l’année pour vous rappeler vos bonnes résolutions. On commence avec ma Semaine « Alimentation Responsable »

LUNDI MATIN

Je petit-déjeune Nutella sans huile de palme (“noisette” pour ne pas la citer ou encore mieux Nocciatella bio !) et miel local, plutôt qu’un miel importé, sans doute frelaté s’il ne vient pas d’Union Européenne. Mieux que ça encore, je mange la confiture de ma maman ou le miel d’un ami apiculteur, c’est toujours meilleur !

MARDI MIDI

Je tourne ma langue sept fois dans ma bouche avant de commander un américain, ou une salade épaule, ou un sauté mine poulet : j’ai vraiment envie de la “viande” qu’il y a là-dedans, si on peut appeler ça viande ? Je préfère pas un plat végétarien, quitte à me faire une entrecôte la prochaine fois que je vais dans un bon resto ?

MERCREDI

Au supermarché comme au resto, je réfléchis deux secondes au bilan carbone de ce pack de Perrier ou de San-Pellegrino, je le repose discrètement et prends de la Cilaos à la place. Pour les hommes, remplacez Perrier par Stella Artois, San Pellegrino par Budweiser et achetez Dodo ou Fischer.

JEUDI

En rentrant chez moi, je me baisse pour ramasser les mangues carottes dans le chemin pour m’en faire un smoothie plutôt que de payer les yeux de la tête un truc même pas frais. Pour les hommes, remplacez mangues carottes par fruits à pain et smoothie par frites.

VENDREDI

Jour du poisson, je me limite en bichiques, camarons, pangasus et autres poissons surgelés, je consulte le site http://www.oukilepoisson.com/ et je vais acheter mon poisson au marché, d’autant que le poissonnier du petit camion m’explique comment cuisiner le truc bizarre même pas congélé ni pané que je viens d’acheter.

SAMEDI

C’est journée des courses. Je vais à la Vie Claire dépenser la moitié de mon salaire en aliments bio… Mouais, OU ALORS je m’inscris à La Ruche qui dit Oui (au Chaudron, Saint-André, La Saline et Saint-Leu), au Karo à La Possession ou à d’autres systèmes de paniers de produits locaux et bio. Cela me permet aussi de rencontrer les autres clients le soir de la distribution !

DIMANCHE

Je fais le marché (du Chaudron) et j’achète Péi. Je fais attention aux carottes sans fanes, à l’ail et aux oignons souvent importés, même sur le marché. Ça me donne une bonne notion de la saisonnalité des fruits et légumes, qui sont en plus plus frais et moins chers qu’en supermarché.

Cinquante nuances de gr…as

50 nuances de gras

Voici ma chronique radio de février 2015…

Il y a deux semaines, ChelMi nous a ému jusqu’aux larmes avec son poignant hommage à un autre ChelMi, créateur du Nutella.

Hé bien moi, je veux vous faire chialer en vous racontant LA VERITÉ de cette belle pâte à tartiner.

La semaine dernière, dans mon supermarché préféré, j’ai repéré une nouvelle bande de couleur verte sur les pots de Nutella. Dans ma tête, je me suis dit “tiens, ils ont fait un Nutella bio !”. Eh bien non, il semblerait que ce soit de nouvelles étiquettes avec un code couleur spécifique pour chaque taille : bleu, vert ou jaune, dans le but, d’améliorer la lisibilité de l’offre en rayon. Et zut, le marketing m’a encore eue… Pourtant, j’avais juré comme Maître Corbeau, qu’on ne m’y reprendrait plus !

Oui, parce qu’en fait, cette pâte à tartiner, très consommée en France, à hauteur d’un pot et demi par habitant et par an, par semaine pour le cas de ChelMi, n’est pas franchement “verte” :

  1. Premier problème du Nutella, les deux premiers ingrédients sont le sucre et l’huile qui constituent à peine 72% du poids total. Oui, 72%. Reste pas grand chose pour le chocolat et les noisettes, hein ? Le sucre à lui seul, c’est 55% de la masse totale ! Alors Chelmi, si tu veux rester mince, ne force pas sur les tartines !
  2. Deuxième problème du Nutella, il contient un phtalate considéré comme dangereux et d’ailleurs interdit dans les jouets : le DEHP. Cette substance est notamment utilisée comme additif en tant que plastifiant et est considéré comme un perturbateur endocrinien entraînant la diminution de la synthèse de la testostérone. Il entraîne la féminisation des mâles de toutes les espèces. Alors Chelmi, si tu veux rester viril, ne force pas sur les tartines !
  3. Troisième problème du Nutella, il contient de l’huile de palme, souvent cachée dans l’ingrédient générique “huile végétale”. Cette huile de palme n’est pas géniale sur le plan nutritionnel. Je ne m’étalerai pas sur la question, mais on peut considérer l’huile de palme comme une “mauvaise graisse”, qui fait du “mauvais cholestérol” et qui implique des risques d’accidents cardio-vasculaires. Alors Chelmi, si tu veux vivre longtemps, ne force pas sur les tartines !
  4. L’huile de palme, huile la moins chère et la plus consommée au monde, est aussi responsable de la déforestation en Indonésie et en Malaisie (85% de la production mondiale est issue de ces deux pays).
    Vous avez peut-être vu sur le net une fausse pub Doritos, avec un couple qui part en voyage de noces en Indonésie, et qui tombe sur une scène d’horreur : une coupe à blanc dans la forêt équatoriale, pour la mise en place d’une plantation de palmiers à huile. Hélas ! Chelmi, plus de la moitié de l’huile de palme produite entre 1990 et 2005 résulte d’une déforestation récente de la forêt équatoriale primaire. Et qu’est ce que ça fait, la déforestation, là-bas ? Et bien ça met en danger le beau tigre de Malaisie et son cousin de Sumatra, ainsi que le très mignon orang-outan. Alors, ChelMi, si tu aimes les animaux sauvages, ne force pas sur les tartines ! Parce que c’est vraiment, vraiment trop mignon, un bébé orang-outan. Et un bébé orang-outan qui meurt de finc ‘est vraiment très très triste…
    Et si vraiment, vraiment ton moral en dépendait, ChelMi, et que tu jugeais cela plus important que la survie des bébés orang-outan trop mignons, saches que tu peux trouver du réconfort ici, tout près de mon cœur, et sinon, tu peux trouver en supermarché ou magasin bobio des pâtes à tartiner sans huile de palme et même certifiées bio !

Allez, promis, la prochaine fois, Lucette vous la fait goûter.

EDIT : en bonne ingrate, je n’ai pas fait goûter la pâte à tartiner à mes amis chroniqueurs… mais je vous confie mon faible pour Noisette, la pâte pas bio mais sans huile de palme de Casino et surtout Nocciolata, marque bio qu’on trouve à Leclerc !