« J’ai pas la main verte… »

« et toutes les plantes que je touche meurent… Alors avoir un jardin… impossible ! « 

Pas de panique.

Fut un temps pas si lointain, je tenais ce discours (merci de m’offrir des fleurs coupées, comme ça je n’aurai pas à les faire mourir 😉 !). Pourtant maintenant une semaine sans regarder mes plantes me paraît bien longue !

Le « je n’ai pas la main verte » fait partie des croyances limitantes bien trop répandues dans la société (et dans mon cerveau), aux côtés de (rayer les mentions inutiles) :

  • « je ne suis pas créatif·ive/bricoleur·euse »,
  • « je ne suis pas scientifique/littéraire »,
  • « je suis nul·le en langues/maths »
  • « je ne sais pas chanter/danser ».

Mouais.

Je vous le dis tout de suite, avec moi cette excuse ne prend plus !! Par contre, je peux tout à fait comprendre qu’on ait quelques inquiétudes et qu’on veuille être accompagné·e…

C’est pourquoi – TADAAAA ! – Goût Nature vous propose un atelier jardinage « pour les nuls, les peureux, les curieux et les intrépides » !

Atelier Jardin Adultes La Réunion Apprendre Permaculture JardinageJe vous propose donc d’animer 3 heures d’ateliers CHEZ VOUS, avec vos amis, amis d’amis ou inconnus, pour qu’ensemble on construise votre début de jardin. Continuer la lecture de « « J’ai pas la main verte… » »

Les 10 fonctions d’un jardin potager

Forte de mes visites et rencontres à La Réunion, en métropole et au Québec, j’ai voulu lister les différentes fonctions d’un jardin.

10 fonctions jardin potager vivrier occupationnel écologique thérapeutique thermique militant social culturel éducatif pédagogique hédonique Continuer la lecture de « Les 10 fonctions d’un jardin potager »

Des jardins éducatifs

Goût Nature travaille à mettre en place, animer et réaliser le suivi de jardins potagers, en garderies, écoles primaires, dans les quartiers et au sein de structures communautaires, accueillant par exemple des adultes handicapés.

C’est l’occasion de voir une petite fille s’exclamer devant toutes les racines d’un plant de tomate à rempoter, de voir un petit garçon se jeter dans le bac de terre ou encore qu’une personne âgée nous raconte ses souvenirs de jardinage avec sa mère, qui plantait elle aussi des cerises de terre (= prune d’Inde = physalis). C’est aussi faire le concours de celui qui trouvera le plus de vers de terre (sans trop les déranger !) ou rentrer à la maison avec sa motte de terre préférée (c’est Maman qui était contente !)…

Animer autour d’un jardin, c’est un moment toujours intense en émotion et en (re)découvertes !

Un jardin chez une assistance maternelle

Création d’un potager en butte sandwich

Voici venu le temps d’un vrai coin potager, avec l’ambition de cueillir parfois des vrais trucs à manger. Enfin plus que deux tomates cerises, quoi ! C’est l’occasion de mettre en pratique la technique de la butte sandwich, présentée par Robert MOREL, ingénieur agronome à la retraite. Le principe de la butte sandwich, c’est de préparer une belle litière sous notre planche de culture, pour recréer un sol riche, développé grâce à une litière fournie. En fait, on va faire de l’humus artificiel ! Cette technique est intéressante si vous partez de zéro, c’est à dire un sol tout pourri avec une fertilité médiocre. Genre ma pelouse, quoi.

Une technique pour zones arides

EDIT du 9 novembre 2016 : 18 mois plus tard, ce n’est pas très concluant.
Le bois n’est pas décomposé, sans doute car je n’ai pas osé assez arroser (à faire en décembre pour profiter des pluies).
Le sol n’est pas tassé, je perds donc des semis quand la terre s’effondre.
Et puis j’ai surtout entendu depuis que c’est très efficace dans les zones arides (Australie, Sahel), mais pas ailleurs !!!
N’appliquez pas bêtement (comme moi !) une technique inadaptée à votre climat.
La permaculture, c’est avant tout observer, mais aussi expérimenter.
Pour préparer un sol dans les Bas arrosés de La Réunion : planter des légumineuses (arachide, zambrevade), couvrir le sol et l’amender en surface, mais pas en profondeur comme indiqué ici, car on fait pourrir sans oxygène au lieu de dégrader !!

Un sandwich de matières à décomposer

La première étape, la plus dure, c’est de creuser une fosse, d’environ 35-40 cm de profondeur, et d’une largeur maximale d’1m ou 1m20. 1 mètre 20, c’est deux fois 60 cm, c’est-à-dire la longueur de bras de part et d’autre de la butte pour atteindre n’importe quelle herbe ou plante de la butte. Vous pouvez prendre vos mensurations avant de commencer, ou me faire confiance. Au choix. On remarquera dans mon cas que je n’ai qu’un accès latéral pour ma butte sandwich, donc je l’ai faite plus étroite.

Si la surface est très enherbée, tondez ou débroussaillez d’abord, et, comme on dit en cuisine, réservez les tontes.

Selon la pierrosité et la compaction de votre sol, cette tâche vous prendre plus ou moins de temps. Pour ma part, j’y ai passé une grosse demi-journée et ai eu l’impression de mettre à nu un champ de menhirs. Courbatures incluses !

Une fois que vous avez creusé votre tombe cette fosse, emplissez la de branchages. Morts ou verts, gros, moyen, petits. Montez dessus, sautez-dessus, il va falloir tasser tout cela. Sinon, top du top, utilisez un broyat forestier.

Ensuite, sur cette couche très ligneuse, vous allez pouvoir apporter de la cellulose : tontes de gazon, mauvaises herbes, feuilles, paille. Pour rappel, tout arbre est composé de lignine (ou presque tous les arbres, ne compliquez pas), c’est le bois. Et tout ce qui est vert, végétal et mou est constitué de cellulose. L’idée dans la butte sandwich comme dans votre compost, c’est d’apporter les deux : lignine et cellulose, vert et marron, frais et sec, azote et carbone.

Pour faire court, on doit apporter à nos micro-organismes du sol ou du compost un régime équilibré, avec pas trop d’azote, mais tout de même suffisamment.

Une butte qui doit être très humide au départ !

A ce moment là, il convient d’arroser très copieusement les végétaux dans la fosse. Pour ma part, j’ai plus fait confiance au climat réunionnais et à ses records de pluviométrie…

Pour compléter le régime des micro-organismes, on peut ajouter des cendres, des os ou des coquilles vides (oeufs, escargots ou huitres pour les plus bourgeois).

Puis, pour assurer une fertilité correcte dès le départ, et aussi « ensemencer » (comme pour les yaourts ou le pain) votre sol, ajouter copieusement du fumier ou du compost. Couvrir ensuite avec la terre qu’on avait réservée, puis disposer des bouteilles retournées pour permettre d’arroser fortement le sous-sol.

Planter et pailler (au moins 20 cm d’épaisseur) ou semer, avec des associations de culture et des plantes auxiliaires, bien sûr !

Principe de la butte sandwich
Principe de la butte sandwich
Variante de la lasagne !
Variante de la lasagne !