Quoi manger, quand, comment ?

Il y a 4 semaines passait le cyclone Belal sur La Réunion. Les arbres ne sont pas encore tous relevés, ou tronçonnés. Mais l’impact est visible également ailleurs : sur les étals des marchés, comme à chaque saison cyclonique intense. Salade à 3€, courgettes à 8,50 €/kg…

cyclone ouragan 1807 La Réunion
Ouragan de 1807 à Saint-Paul

Comment continuer de promouvoir les fruits et légumes auprès des publics défavorisés avec ces prix-là ? En leur offrant des cartes cadeau de surgelés ? Et que faire de nos velléités d’autonomie alimentaire, si toutes les productions sont détruites en janvier-février ? A Dos d’Âne par exemple, une des grandes zones de production de salades et légumes-feuilles, beaucoup de maraîchers observent une pause tous les ans, limitant ainsi les pertes au champ et le travail saboté par les fortes pluies. Et donc quoi, on mange des boîtes de conserve ?

champ de salade à Saint-André la Réunion. sensible aux cyclones
Champ maraîcher à Saint-André

Ce serait intéressant de voir si la part de fruits et légumes locaux (51% en moyenne) varie de mois en mois. J’en doute un peu, car les habitudes sont ancrées. Ainsi, même si les étals sont moins nombreux et moins fournis, je vois autant de clients sur les marchés forains. Et la bonne nouvelle, c’est que les butternut se conservent des mois, que les carottes sont protégées sous terre, et que le prix des poireaux n’a pas augmenté ! À mon sens, il est plus facile de percevoir quels fruits et légumes sont de saison au marché forain qu’au supermarché, où la gamme est réduite mais garantie toute l’année, notamment via les importations.

panier de fruits et légumes AMAP La Réunion marché
Un exemple de panier de légumes en AMAP, non contractuel, en ce moment !
Savoir où et quoi acheter et cuisiner, ça s’apprend !

Au fur et à mesure de mes ateliers d’éducation alimentaire auprès des adultes ou des familles, je vois à quel point les achats sont une compétence culinaire à développer. Parce que les personnes n’ont pas accès à des petits producteurs, ou ne connaissent pas les jours de marché dans leur ville, ou ne font qu’une session de courses à l’hypermarché le 6 du mois. Je me dis qu’amener les enfants ou adolescents au marché (à condition que l’expérience soit agréable) est finalement peut-être plus impactante que les sensibiliser sur l’alimentation durable…

Pour approfondir…

Pour en savoir plus sur les notions de compétences culinaires et alimentaires, je vous conseille cet article qui m’a fait notamment découvrir la littératie alimentaire.

Et si sensibiliser les jeunes à l’alimentation durable vous intéresse, un MOOC commence la semaine prochaine !

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