Comme promis, je vous cause un peu plus de permaculture ici, deux mois après ma formation en conception en permaculture (PDC).
Chers métropolitains, je le sais, on vous rebat les oreilles avec la Ferme du Bec Hélouin, de la butte de culture, des fruitiers à 1000m d’altitude en Autriche et de la spirale aromatique.
Bon, tant mieux que la permaculture soit médiatisée, mais moi, j’avais soif d’applications tropicales ! A PermaKiltir Réunion, où je me suis formée, je savais que j’allais trouver des réponses adaptées, puisqu’ils sont également à La Possession (donc en grosse galère d’eau) et parce que les connaissances de Rémy Malet viennent d’Australie et de La Réunion, et pas de Métropole !
Aujourd’hui, je voudrais aborder mon inspiration du moment.
L’agroforesterie tropicale
L’agroforesterie est un système qu’on pourrait dater d’avant l’agriculture. Du moins l’agriculture de plein champ généralisée en Europe. L’agroforesterie tropicale, c’est le biomimétisme de la forêt tropicale, qu’elle soit humide ou semi-sèche. Il s’agit d’observer comment se crée et fonctionne une forêt pour tenter ensuite de rapprocher au minimum sa ferme d’une forêt. Ou plutôt pour laisser pousser une forêt qui soit la plus nourricière possible.
Pour cela, j’ai deux nouveaux⋅elles idoles. J’entame donc un wall-of-fame sur ce site pour vous les présenter. Il faudra que j’y rajoute des femmes, sinon, vous allez vraiment voir que mon attirance n’est pas qu’intellectuelle envers eux… Ces deux idoles ne sont pas francophones, merci de me partager vos ressources en français si vous avez.
Geoff Lawton – Australie
Mes permapotes le trouvent très convaincant en Chuck Norris de la permaculture, moi je reconnais surtout Sir Bronn of the Black Water (Games of Thrones). Il a créé une forêt comestible en Australie et a réussi à verdir le désert jordanien « Greening the Desert ».
Ernst Götsch – Brésil
Découvrez-le avec d’autres permaculteurs brésiliens dans cette vidéo. C’est un Suisse qui a recréé 500 ha de forêt depuis 1984, et j’aimerais bien goûter son cacao !
Deux grands principes
Dans les deux cas, et en permaculture en général :
- on limite au strict minimum la biomasse exportée. Donc toute taille, feuille, enveloppe est laissée sur place, notamment pour protéger et nourrir le sol, voire restituer de l’eau pour les troncs de bananiers.
- on multiplie les strates : pour créer de l’ombre, un micro-climat plus humide, pour remonter l’eau et les minéraux du sol voire pour fixer d’azote de l’air (avec Zorey kaf par exemple, ou les cassis, ou encore les acacias !).
En écrivant ces principes de permaculture mais aussi d’agronomie tropicale, je dois bien rajouter une troisième idole (historiquement la première de toute !).
Je clos ainsi la sainte-trinité-tropicale 😉 !
Marc Dufumier – France
Mon prof de Développement Agricole à AgroParisTech, occupant la chaire d’Agricultures Comparées, disciple de René Dumont. Les enseignants de cette chaire nous ont fait visiter (depuis l’amphi) de nombreux pays du monde en étudiant l’agriculture paysanne, qui respecte toujours ces principes.
Actuellement, je m’amuse à planter sur un petit verger de 500m² (juste 10 000 fois moins grand que la finca de Ernst Götsch) et depuis quelques mois, je ronge mon frein en attendant la saison des pluies pour planter plein d’arbres !
« Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans. Le second meilleur moment, c’est maintenant! »
Proverbe chinois (partagé par Christian Junod)