… la mienne, en premier lieu !
Ce matin, un homme a cueilli la papaye mûre de la semaine sur le pied que j’ai planté sur le trottoir devant chez moi il y un an.
J’ai pas osé l’apostropher, car je crois qu’il aurait pu se sentir coupable. Je voulais juste lui dire « bonne dégustation, et n’oubliez pas de resemer les graines » !
Depuis le confinement, l’enjeu majeur pour moi c’est la VILLE COMESTIBLE. J’habite en éco-quartier (Cœur de ville de La Possession) avec de jolis espaces verts pleins d’endémiques. Eh bien je peux vous dire que mon pied de papaye fait bien davantage parler de lui, quand j’écoute les passants !
Repenser l’aménagement des espaces verts
Il y a 5 ans, je trouvais ça très vertueux de planter des endémiques adaptés aux conditions climatiques de chaque quartier. Depuis les blocages de Gilets Jaunes et le confinement, il m’apparaît vital d’avoir des fruits, légumes, grains, brèdes à glaner près de chez soi.
Parce qu’un bois de senteur blanc c’est rare, joli et médicinal mais que cela ne se mange pas… Parce que j’ai l’impression qu’une nature nourricière fait réellement sens auprès des Réunionnais. Parce que créer du lien avec un arbre, une parcelle se fait d’autant plus naturellement si cela me nourrit (mon âme oui, mais mon corps aussi !).
Alors je souhaite que chacun puisse planter un truc qui se mange, chez lui, devant chez lui ou dans un espace sous-utilisé pour en profiter lui, mais aussi faire partager les autres. Je trouve cela étrange qu’une famille croule sous les bananes ou les cerises alors qu’une autre doit se sacrifier pour en acheter.
Commencer humblement
La nature est si généreuse, alors autant faire notre part ! C’est pas bien compliqué : seulement faire germer ses noyaux d’avocat (de pêche), ou jeter ses graines de papaye (de citrouille) à la volée. Pensez tout de même à l’arrosage, sinon ce serait vain.
Ça ne coûte rien, mais cela peut profiter à beaucoup, pendant des années !!
Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a 20 ans.
Le bon moment c’est aujourd’hui.
Alors, on se lance ?
— Edit du lundi 22 juin —
Mon plant d’avocat a changé de bocal, les racines ayant atteint le bas du pot.
Ce matin, la dame intéressée a eu un peu de mal à cueillir la papaye mûre car elle était haute… mais elle a finalement réussi !
Ainsi, toutes les semaines, mon papayer me fournit une petite papaye pour mon alimentation, et une petite papaye mûre à qui voudra, comme les « cafés suspendus » italiens ! YOUPI !
Une réflexion sur « Pour une ville comestible »