Mon article sur l’hôtel à insectes n’est pas complet puisque j’ai omis au moins les Papillons. C’est que je souhaitais leur consacrer un plein article !
Article lui-même incomplet puisqu’il concerne seulement les papillons de jour – ou Rhopalocères, si vous voulez briller en Garden Party – et quelques sphinx. De plus, j’ai sélectionné les espèces assez communes sur l’île, acclimatées à La Réunion qui sont prisées par les papillons (se nourrissant du nectar des fleurs) ou leurs chenilles (se nourrissant de leurs feuilles).
Butterflies’ top ten :
- Buddleia davidii ou arbre à papillons : c’est la référence pour les attirer en Europe mais il pousse mal à La Réunion, à réserver pour les Hauts ! EDIT : cette référence est de plus en plus critiquée : peu nourrissante pour les nectarivores, envahissante, toxique… A éviter ?!
- Duranta : cet arbuste de haies attire beaucoup de papillons et d’abeilles, à condition bien sûr de laisser s’épanouir les grappes de fleurs violettes parfumées (sent la vanille selon la littérature, mais pour moi cela sent la pâte à modeler Play-Doo…). Le sphinx tête-de-mort,inoffensif, y pond souvent ses œufs.
- Cuphea : petites fleurs mauves ou blanches qui ressemblent à la bruyère, se bouture très bien. Il fleurit toute l’année.
- Pentas : fleurs étoilées en ombelle, de nombreuses couleurs existent, se sème ou se bouture. Fleurit également toute l’année, visité par les papillons, aspirant le nectar avec leur trompe.
- Lantana camara (et L. montevidensis), ou Corbeille d’Or : la version ornementale du galabert. Fleurs groupées en ombelle de blanc à rouge vif, en passant par jaune et rose. Très résistante, elle est envahissante à La Réunion et comporte des épines. Se bouture bien et pousse en plein soleil.
- Asclepias et Gomphocarpus (ouate et ti-ouate) : ce sont les plantes hôtes des chenilles de Monarque (Danaus sp.), au même titre que d’autres Apocynacées. Se sèment bien, mais peuvent être totalement dévorées par les magnifiques chenilles ! Ces plantes sont toxiques : la chenille en s’en nourrissant d’elles se rend toxique pour toute sa vie de papillon.
- Barleria : petit arbuste à fleurs violettes ou jaunes en étoile, se bouture bien. Il accueille la chenille de Junionia rhadama, un beau papillon bleu aux ailes iridescentes, mais également très souvent des cochenilles.
- Stachytarpeta ou queue de rat : Petite plante présentant une inflorescence dressée, autour d’une queue de rat… Les petites fleurs bleues ou rouges attirent l’adulte Junionia rhadama, aux ailes bleues iridescentes. Attention, cette plante est envahissante.
- Laurier rose : cet arbuste bien connu mais toxique nourrit le papillon endémique Euploea goudotti, ainsi qu’un sphinx qui lui est inféodé. Se bouture assez bien.
- Agrumes et autres lianes appartennant à la famille botanique des Rutacées nourrissent les chenilles de Papilio phorbanta et Papilio demodocus (ci-dessous en vidéo avant son premier envol)…
2 mises en garde
Bien entendu, ces plantes hôtes vont attirer les papillons pour leur ponte et nourrir les chenilles à condition qu’ils ne soient pas traités avec un insecticide !
Enfin, certains papillons peuvent être de véritables plaies au jardin, comme les pyrales des crucifères ou les azurés du sagou…
Sources : Les Papillons de La Réunion et leurs chenilles, D. Martiré et J. Rochat, éditions Parthénope, 2008, 496 pages.
Mon jardin Tropical, A. Ternisien et F. Le Bellec, éditions Orphie, 2016,503 pages.
Bonjour Lucile, Merci pour ton blog sur les papillons, j’étais à la recherche de plantes et d’arbres qui attirent les papillons et voilà que je tombe sur ton blog très intéressant. Je te remercie pour ces partages, Bravo !
Merci, Franceline
merci Lucile pour ces informations nous sommes en pleine observation du cycle de vie du papillon et nous nous posions la question des plantes qu’ils mangent. A bientôt je l’espère
!
Avec plaisir ! Concernant le papillon de Vinson, c’est un peu difficile de voir un petit agrume se fait entièrement grignoter par une ou plusieurs chenilles 🐛… pour autant, ils repartent plutôt bien ! Et puis en permaculture, un des principes est le partage des récoltes, alors ces chenilles posent la question de nos limites à ce partage !
J’ai néanmoins l’impression que les tous jeunes agrumes se font plus pondre dessus que les grands… à examiner ! C’est pourtant pas une très bonne stratégie maternelle car parfois la chenille a fini son assiette-plante-hôte avant d’être prête pour la chrysalide…