Voilà donc la suite de ma chronique concernant la mobilité, consacrée aujourd’hui aux transports en commun.
Comme je vous le disais, 5% des déplacements Domicile-Travail se font en transports en commun et ce pourcentage est stable depuis 1999.
Ne nous voilons pas la face, à La Réunion, prendre le bus est un truc de pauvre, de personnes bénéficiaires des minimas sociaux et familles défavorisées, qui ne touchent pas assez d’argent pour se payer un permis de conduire et une voiture.
Selon l’étude INSEE (que je citais la fois précédente), on reproche aux transports en commun actuels une fréquence et régularité insuffisantes, ainsi qu’un manque de correspondances pour pouvoir se rendre au travail en bus. De plus, peu d’itinéraires sont actuellement « en site propre », ce qui ne veut pas dire qu’on fait du curling sur la route avant chaque passage du bus, mais parce qu’il bénéficie d’une voie réservée, partagée avec les véhicules de secours, les taxi et parfois les vélos. Ces rares voies permettent une vitesse correcte des bus, même pendant les heures de pointe.
Quoi de neuf sous le soleil ? Suite à l’annulation du projet du TramTrain lorsque la majorité à la Région a changé, on piétine. On repeint des bus et on change des horaires. Le TransEcoExpress, projet de la Région pour un Saint-Pierre-Saint-Denis-Saint-Benoît rapide et fiable patine, parce qu’il reste énormément de points noirs de trafic, qui diminue considérablement la vitesse commerciale des cars jaunes.
Didier Robert, en période électorale pour la fin de l’année, nous a récemment balancé du Monorail dans les dents. Une sorte de métro/tram/train du futur… Enfin du futur des années 1960 !
Bon, le principe c’est qu’avec un seul rail et parfois une technologie à coussin d’air, on limite les frottements et donc les pertes d’énergie. Le hic c’est que c’est une technologie mal connue en France et chère.
Imazpress nous rappelle que la ville de Springfield, des Simpsons se sont équipés d’un monorail. Pour préparer cette chronique, j’ai donc regardé l’épisode 12 de la saison 4 (trop dure la vie d’un chroniqueur radio !). L’épisode commence par la condamnation de M. Burns car il planquait mal ses déchets nucléaires. Il paye donc 3 millions de dollars à la municipalité, qui organise un conseil municipal extraordinaire, pour savoir quoi faire de cet argent. Marge propose d’utiliser cet argent « à quelle chose dont toute la ville serait fière » et de refaire la grande rue, mais voilà qu’un étranger se présente avec une belle idée toute neuve.
Je vous propose d’écouter la chanson du Monorail, qui montre bien comment on peut attirer les gens, juste avec une idée nouvelle, et les convaincre franchement facilement… Attention ! L’épisode des Simpsons n’est pas aussi cynique que la vraie vie, car celui qui le propose n’a pas enterré un projet de TramTrain au début de sa mandature.
Dans la série Nouvelles idées pour une nouvelle ville, je voulais aussi vous parler du PLUS LONG TÉLÉPHÉRIQUE DU MONDE prévu par… Thierry ROBERT. Il a l’idée de relier Saint-Leu à Cilaos. Si vous vous demandez pourquoi Saint-Leu et pas Saint-Louis, porte d’entrée du cirque, je pense que c’est parce qu’il n’a pas le droit d’acheter une autre commune que la sienne… Alors voilà, donc, Mister T. a lancé cette année une étude de faisabilité pour ce tracé, d’un montant de près de 300 000 euros.
Selon lui, il s’agirait « d’améliorer la desserte de lieux stratégiques, offrir un transport innovant aux touristes et aux Saint-Leusiens, valoriser une image « éco-durable » de la collectivité », mais aussi et surtout, de claquer 200 millions d’euros de deniers publics…
Je ne suis pas contre les téléphériques, qui sont déjà utilisés dans de nombreuses villes au relief accidenté, où il n’y a pas la place de faire passer un métro aérien, où pour traverser des fleuves. On en parle depuis un moment pour relier la Montagne au centre-ville de Saint-Denis, mais on se heurte à un coût prohibitif, car il faudrait selon le droit français exproprier toutes propriétés qu’on survole.
Sur le Saint-Leu> Cilaos, j’aimerais juste savoir qui réalise quotidiennement un trajet Saint-Leu > Cilaos ou l’inverse. Et comment Mister T. imagine pouvoir implanter le plus grand téléphérique au monde, long de 22 kilomètres, au beau milieu du Parc National et des paysages classés à l’UNESCO, en passant par le Grand Bénare !
Sur ce, je vous laisse, je vais rater le funiculaire de 19h02 pour le Piton des Neiges.